Équilibre entre le travail et la vie privée : Faire basculer l’échelle de mortalité

Précédemment, dans ce blogue, il a été question de l’incidence du stress physique et émotionnel sur le cœur humain. Cette fois-ci, nous allons parler des raisons pour lesquelles le maintien d’un bon équilibre entre l’engagement envers notre travail et l’importance que nous accordons à notre vie privée est une affirmation de la vie et une nécessité pour sauver des vies.

Reculons d’abord au début des années 1990, lorsque des chercheurs japonais ont commencé à étudier le phénomène de décès subits de personnes d’âge moyen apparemment en bonne santé, et à en rendre compte. Le terme inventé alors pour nommer la cause du décès dans ce groupe était « karoshi », qui signifie décès par surmenage. Le point commun entre ces personnes décédées, c’était de longues semaines de travail en continu, d’au moins 60 heures et bien souvent davantage. Ce qui était troublant, c’était que les causes de décès étaient souvent les mêmes : maladie cardiaque, accident vasculaire cérébral ou suicide (1).

Plus récemment, peut-être en raison de la pandémie et d’un ensemble grandissant de connaissances de plus en plus difficile à ignorer, on a constaté un regain d’intérêt pour le fardeau et les conséquences d’une vie professionnelle excessive.

Selon une publication conjointe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation internationale du Travail (OIT) parue en 2021, près de 400 000 personnes sont décédées des suites d’un accident vasculaire cérébral et près de 350 000 des suites d’une maladie cardiaque en raison de semaines de travail en continu de 55 heures et plus. Entre 2000 et 2016, ce chiffre a augmenté de 42 % dans le cas des maladies cardiaques, et de 19 % dans le cas des accidents vasculaires cérébraux (2). Ces groupes étaient composés à 72 % d’hommes, et la présence de ceux-ci étant plus importante au sein des travailleurs de 60 ans et plus. Des études connexes montrent que les troubles mentaux touchent les plus jeunes, surtout ceux dans la vingtaine (3).

Que peut-on faire pour endiguer cette tendance inquiétante? Au Japon, une loi a été adoptée pour limiter le nombre d’heures supplémentaires mensuelles. Les critiques affirment que le seuil des heures supplémentaires autorisées est encore trop élevé et que la loi n’est pas rigoureusement appliquée. Au Canada, de plus en plus d’employeurs sont sensibles à l’équilibre entre le travail et la vie privée et croient qu’il est nécessaire au maintien d’une main-d’œuvre en santé. Il existe une école de pensée selon laquelle notre société est physiquement fatiguée, et une croyance sous-jacente selon laquelle la réussite professionnelle requiert que nous nous rendions à la limite de l’épuisement professionnel. L’accent est davantage mis sur la qualité du sommeil en tant que fondement d’une bonne santé. La promotion d’un bon sommeil continue de gagner du terrain, en plus de celle d’une bonne alimentation, de l’exercice physique et d’une intégration sociale positive (4).

Il est clair que le travail acharné est plus satisfaisant lorsque l’on sait quand s’arrêter.

  1. Hunt, Ellen. Wired. Japan’s karoshi culture was a warning: we didn’t listen. co.uk. 6 février 2021.
  2. Organisation mondiale de la Santé. Les longues heures de travail augmentent la mortalité liée aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux : OMS, OIT. who.int/fr/. 17 mai 2021.
  3. Takahashi, Mayasa. Sociomedical problems of overwork-related deaths and disorders in Japan. National Library of Medicine. 22 janvier 2019.
  4. Tollin, Lisa. Arianna Huffington shares the secret to her success: Sleep. com. 5 juin 2017.

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