Boire un verre, prendre un shot, « caler » une bière sont tous des termes couramment utilisés en référence à la consommation d’alcool, qui n’est pas un phénomène nouveau ni isolé. Depuis des millénaires, des boissons sont fermentées partout dans le monde. C’est en Israël, près de Haïfa, que se trouve la brasserie la plus ancienne (1). Qu’il s’agisse de savourer du baijiu à Shanghai, du saké à Tokyo, de l’ouzo à Athènes ou de vins d’une étonnante variété dans les pays méditerranéens, la consommation d’alcool est profondément ancrée au sein des diverses cultures et sa portée géographique est vaste. La France a même des vins qui portent le nom de certaines de ses régions les plus célèbres, comme peuvent s’en vanter les fiers habitants de Champagne ou de Bordeaux.
Le débat animé d’aujourd’hui ne porte pas sur l’abus d’alcool. Il est reconnu que l’excès d’éthanol, le composé toxique des boissons alcoolisées, est dommageable pour la santé et peut potentiellement être mortel. Il est estimé que chaque année, près de 3 millions de décès dans le monde sont associés à l’abus d’alcool, la moitié de ces décès étant dus à des blessures et à des maladies digestives telles que la cirrhose (2).
Cet article se penche sur la question de savoir si l’alcool en certaines quantités peut être bénéfique pour la santé, ou du moins non nocive. Pendant plusieurs décennies, la croyance populaire était qu’une certaine quantité d’alcool, par exemple un ou deux verres de vin rouge par jour, pouvait être une bonne source d’antioxydant, soit le resvératrol. Il était supposé que ce polyphénol présent dans la peau des raisins rouges protégeait le cœur et réduisait le risque de maladie coronarienne. Cependant, des recherches plus récentes contestent cette affirmation. Il est désormais plutôt reconnu qu’une consommation de vin modérée est un indicateur d’un mode de vie sain, tout comme une alimentation saine, de l’activité physique régulière et une bonne santé psychosociale, des habitudes qui ensemble favorisent la longévité.
Plus récemment, la question de savoir si la consommation d’alcool est saine ou même sans danger a refait surface. Alors que l’American Heart Association recommande aux non-buveurs de ne pas commencer à boire (3), les directives publiées au Canada sont plus directes déclarant que le seul rapport positif qui peut être établi entre la santé et l’alcool implique de s’abstenir complètement de boire. Ces mêmes directives reconnaissent que la consommation de deux verres par semaine n’est pas dangereuse, mais que la consommation de trois à six verres par semaine augmente le risque de cancer. Sept verres par semaine commencent à avoir un impact négatif sur le risque d’accident vasculaire cérébral et même de maladie cardiaque, ce qui réfute l’argument selon lequel un à deux verres par jour seraient bons pour le cœur. Au-delà de sept verres par semaine, chaque verre s’ajoute aux risques plus immédiats associés à l’abus d’alcool, tels que les blessures, la violence et les maladies digestives précédemment mentionnées (4).
Donc, quoi retenir en ce qui concerne la sélection des risques? Pas grand-chose pour l’instant. Les tarificateurs curieux posent presque toujours des questions sur la consommation d’alcool, et les demandeurs qui boivent un ou deux verres par jour ne constituent pas une préoccupation en matière de sélection des risques. Toutefois, les tarificateurs réfléchis examinent l’ensemble des informations contenues dans le dossier, et des taux élevés d’une ou deux enzymes hépatiques accompagnés d’un dossier de conduite peu reluisant peuvent mener à ce que la consommation d’alcool déclarée soit examinée à nouveau. Pour le moment, nous gardons un œil sur le sujet, dans une perspective où le verre est à moitié plein (ou est-ce peut-être trop).
- History of alcoholic drinks. www.Wikipedia.org. S.D.
- Poznyak, Vladimir et Rekve, Dag. Global status report on alcohol and health 2018. World Health Organization (WHO). Septembre 2018.
- American Heart Association. Is drinking alcohol part of a healthy lifestyle? American Stroke Le 30 décembre 2019.
- Canadian Centre on Substance Abuse and Addiction. Canada’s Guidance on Alcohol and Health: Final Report. ccsa.ca. Janvier 2023.
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Un seul verre, est-ce un verre de trop?