L’apnée obstructive du sommeil : respirez librement, dormez paisiblement

Dans les années 1830, le romancier anglais Charles Dickens a publié une série d’histoires intitulée Les aventures de M. Pickwick. L’un des personnages, Joe, plus grand que nature, était connu pour son appétit prodigieux et sa forte corpulence, ainsi que pour sa capacité à s’endormir rapidement et souvent au cours de la journée. En 1956, un chercheur médical astucieux nommé Burwell et ses collègues ont publié un article dans l’American Journal of Medicine intitulé Extreme obesity associated with alveolar hypoventilation-a Pickwickian syndrome (L’obésité extrême associée à l’hypoventilation alvéolaire : le syndrome de Pickwick). Pour la première fois dans l’histoire du monde contemporain, un trouble respiratoire lié au sommeil était présenté, aujourd’hui connu sous le nom d’apnée obstructive du sommeil (1).

Qu’est-ce que l’apnée obstructive du sommeil, également désignée par l’acronyme AOS?

Le terme apnée signifie qu’un arrêt de la respiration se produit, et dans le contexte de l’AOS, cela survient au cours du sommeil. Un ronflement, souvent bruyant, accompagne ces épisodes d’essoufflement. L’obstruction se produit au niveau des voies aériennes supérieures et est due à un fonctionnement inadéquat des muscles de la langue ou des muscles environnants chargés de maintenir les voies aériennes ouvertes (2).

Avant de nous pencher sur les degrés de sévérité de l’AOS, il convient de mentionner qu’il s’agit du trouble respiratoire lié au sommeil le plus fréquent. En effet, l’AOS touche un nombre stupéfiant de personnes, soit environ 936 millions à travers le monde, et de loin, essentiellement des hommes (3). Cependant, il est estimé que seul 1 cas sur 5 est diagnostiqué (4).

Pensons-y. Un trouble supposé associé à des ronflements et peut-être à un manque d’air pendant la nuit constitue-t-il un problème?

Peut-être que le client est un peu fatigué pendant la journée, voire s’endort souvent et rapidement, comme Joe? Pensons-y bien. La plupart des cas d’AOS, diagnostiqués ou non, surviennent chez les personnes âgées de 50 ans et plus, en particulier chez les personnes en surpoids ou obèses, les fumeurs et les personnes qui peuvent être génétiquement prédisposées à cette affection. L’AOS, lorsque non traitée, peut augmenter le risque de développer de nombreuses complications, notamment le diabète de type 2, les maladies rénales et l’insuffisance cardiaque (5).

Nous avons réservé le meilleur pour la fin : comment l’AOS est-elle diagnostiquée et traitée?

Une polysomnographie est une étude du sommeil qui peut être effectuée dans une clinique ou à domicile et qui mesure plusieurs paramètres, le plus important étant le nombre de fois où le patient arrête de respirer (apnées) ou réduit sa respiration (hypopnées) au cours d’une heure. Si le résultat est de 5 à 15 apnées/hypopnées par heure (IAH), il s’agit d’une AOS légère. Un IAH de 30 ou plus correspond à une maladie grave. Les risques de complications sont d’autant plus élevés lorsque l’AOS est sévère. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs options de traitement pour l’AOS, notamment la perte de poids, la réduction de la consommation d’alcool ou même le simple fait de dormir plus souvent sur le côté que sur le dos. Dans la plupart des cas d’AOS, le seul traitement efficace consiste à maintenir les voies respiratoires ouvertes en appliquant une pression positive continue (PPC, ou CPAP en anglais) sur les voies respiratoires. Les appareils CPAP de dernière génération ne se contentent pas de maintenir les voies respiratoires dégagées, ils fournissent également des données relatives à l’utilisation, notamment l’IAH, la saturation en oxygène, et d’autres paramètres qui confirment l’efficacité du traitement. Grâce à ces données, même les cas graves d’AOS peuvent faire l’objet de décisions des plus favorables en termes de sélection des risques. Pour les personnes soupçonnées d’être atteintes d’AOS, faites-vous dépister. Pour ceux dont l’AOS est confirmée, utilisez un appareil CPAP s’il est recommandé. Les clients, les conseillers et les experts en sélection des risques pourront ainsi dormir sur leurs deux oreilles.

Pour plus d’information sur ce brin de risque et sur le processus de sélection des risques, contactez votre centre de collaboration local PPI.

  1. Ferriss, J. Barry. Obstructive sleep apnea syndrome: the first picture? Journal of the Royal society of Medicine. 102(5) 201-202. 1er mai 2009.
  2. Park, John G. Updates on Definition, Consequences, and Management of Obstructive Sleep Apnea. Mayo Clinic Proceedings. 86(6): 549-555. Juin 2011.
  3. Ling, Vanessa. Sleep Apnea Statistics and Facts You Should Know. National Council on Aging Adviser. 4 octobre 2023.
  4. Benjafield et al. Estimation of the prevalence and burden of obstructive sleep apnea: a literature-based analysis. Lancet Respir Med. 7(8): 687-698. 9 juillet 2019.
  5. Ling, Vanessa. Sleep Apnea Statistics and Facts You Should Know. National Council on Aging Adviser. 4 octobre 2023.

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