Les tarificateurs constatent un nombre sans précédent de cas de déclin cognitif suspecté ou confirmé, un résultat inévitable du vieillissement de notre population. Si le déclin cognitif peut se manifester par la dégradation ou la perte d’un certain nombre de fonctions comme l’apprentissage, le langage ou les capacités d’attention complexes, la perte apparente de la mémoire constitue la plainte la plus courante. Même dans les cas où la perte de mémoire n’a pas eu d’incidence importante sur la vie quotidienne, un doute de trouble neurocognitif léger (TNL) suffit pour que la proposition d’assurance soit rejetée.
Mais qu’en est-il de l’aspect négatif de la mémoire, notamment que nous pouvons nous souvenir de trop de choses ou utiliser notre mémoire d’une manière qui n’est pas saine? Comment cela fonctionne-t-il et existe-t-il un nom pour cette affection? Voyons la question de plus près.
Tout d’abord, un petit mot sur la mécanique du cerveau. Le cerveau humain nous permet de conserver des souvenirs dans l’hippocampe, situé dans le lobe temporal médian. Considérez-le comme le disque dur pour votre bloc mémoire. Le cortex frontal de notre cerveau nous permet d’accéder à ces souvenirs. Il s’agit de la commande « Ouvrir »; un peu comme lorsque nous accédons à un document enregistré sur le disque dur de notre ordinateur. Ces zones du cerveau permettent non seulement de retrouver les souvenirs, mais aussi de les cultiver en les taillant, les enlevant et les reproduisant. De la même manière qu’un jardinier procède pour cultiver des fleurs ou des légumes sains. Un exemple d’élagage et de reproduction pourrait être une information dans notre mémoire qui est effacée et remplacée, puis reproduite au moyen d’une information plus raisonnable ou utile. C’est le mécanisme qui permet de construire un esprit logique.
Un exemple de mémoire malsaine est le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Dans le cas du TSPT, l’incapacité d’oublier après un événement traumatique crée un déséquilibre entre la mémoire et l’oubli. Il en résulte des rappels chroniques et souvent quotidiens du traumatisme qui se manifestent par des pensées intrusives et une incapacité à dormir. Ils peuvent être déclenchés par des choses comme des bruits forts. Une gêne mineure pour la plupart des gens devient un rappel dévastateur et régulier du traumatisme pour les personnes souffrant du TSPT.
Plus récemment et plus près de nous, la pandémie de COVID-19 a été un événement traumatisant pour la plupart d’entre nous. Elle permet d’observer la façon dont nous nous souvenons des faits concernant le virus, le coût en vies humaines et en familles dans le monde entier et les efforts nécessaires pour surmonter les défis d’une pandémie. C’est l’aspect positif de la mémoire. L’oubli sain est le lâcher-prise des peurs que nous avons accumulées au cours des deux dernières années. Dans un essai rédigé à l’occasion du deuxième anniversaire de la pandémie, le Dr Scott Small, neuroscientifique, écrit qu’un certain degré d’oubli émotionnel nous permet de vivre cette période et d’aller de l’avant (1).
La plupart des gens savent bien gérer ce qu’il faut oublier et le moment d’oublier. L’essai est aussi un rappel à mieux comprendre et à aider ceux qui ne peuvent pas toujours oublier ce qu’il vaut mieux oublier. Que devez-vous retenir en tant que conseiller? La connaissance, l’intuition et la compréhension permettent de prendre des décisions en matière de sélection des risques mieux informées.
- Small, Scott. We Will Forget Much of the Pandemic. That’s a Good Thing(en anglais seulement). Le New York Times. 9 mars 2022.
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Les oublis sains : choses à retenir